Saint Pierre
Le Saint-Pierre est appelé « Roi des Harengs » en Europe de l’est car il accompagne souvent les bancs de harengs dont il se nourrit. En prédateur aguerri, Il aspire ses proies avec sa bouche protractile. Il est surtout connu pour sa chair très appréciée. En effet, on le retrouve régulièrement sur les étals car il est pêché avec les bancs de petits poissons qu’il escorte pour mieux les chasser. Sa rencontre en plongée est rare mais il se laisse observer volontiers si l’on garde une distance de courtoisie !
Son nom français vient d’une légende selon laquelle le Christ aurait ordonné à Saint-Pierre d’attraper ce poisson pour retirer de sa bouche une pièce d’or. L’empreinte des ses doigts serait restée sur les flancs du poisson !
Plus prosaïquement, en règle générale, dans le règne animal, les taches sombres circulaires cerclées de blanc imitent de gros yeux et servent à dissuader ou à leurrer d’éventuels prédateurs à l’instar de celles observées sur les ailes des papillons.
Mérou Brun
Le Mérou brun est un poisson à l’allure débonnaire pouvant atteindre 1,5 m de long. C’est la star des éboulis Méditerranéens. Cette espèce emblématique se laissant facilement approcher, malgré son camouflage quasi-parfait a failli disparaître tant il était chassé et pêché ces dernières décennies. Depuis quelques années, il est protégé sur nos côtes par un moratoire et ses effectifs augmentent régulièrement et en particulier dans les espaces protégés où il trouve sa nourriture (crustacés, mollusques, poissons) en quantité suffisante. Chez cette espèce, les individus de plus de 70 cm sont des mâles ; les femelles, en revanche, sont plus petites ! Comme beaucoup d’espèces de poissons, le Mérou change de sexe en grandissant !
Apogon
L’Apogon vit seul ou en petits bancs dans les anfractuosités et les excavations rocheuses sur des fonds allant de quelques mètres jusqu’à plus de 100m. Il s’y tient immobile le jour et s’active et se nourrit plutôt la nuit. Après une parade sexuelle très mouvementée les œufs sont fécondés, chose rare chez les poissons, directement dans le corps de la femelle (mais il n’y a pas chez cette espèce d’organe copulatoire). Quelques jours plus tard, elle les éjecte. C’est alors le mâle qui prend le relais en les mettant à l’abri dans sa bouche pendant environ une semaine durant laquelle il ne s’alimente pas : Le taux d’éclosion est ainsi considérablement augmenté. On aperçoit d’ailleurs parfois les œufs dans la bouche entrouverte des mâles en été, période reproduction.
Blennie baveuse
La Blennie baveuse ou rayée est la plus grande des blennies de Méditerranée. On l’appelle encore Cabot ou Perce-pierre. Elle vit sur les tombants rocheux (aplomb ou falaises sous-marines) plutôt dans les petits fonds et défend vaillamment son territoire y compris face à un plongeur intrus.
Le mâle garde la ponte que la femelle dépose dans une petite cavité du territoire.
Maquereau
Le Maquereau est un carnassier vivant en bancs le plus souvent assez loin du bord de mer, dont il se rapproche en été. C'est un poisson dit "bleu" au même titre que la sardine, l'anchois ou le thon, il a la chair très grasse. Il chasse tout ce qu’il peut avaler : petits crustacés, alevins, anchois, sardines, etc. Les types de pêches au maquereau et ses préparations culinaires sont innombrables mais, c’est bien connu, c’est au grill qu’il est le meilleur !
Barracuda / Bécune
Le barracuda ou bécune peut atteindre 1m 50 de long, il est pélagique et vit en bancs de plusieurs dizaines d’individus. En dépit de sa mine patibulaire cette espèce méditerranéenne est totalement inoffensive pour le plongeur. Il est de plus en plus fréquent en Méditerranée occidentale et apparaît parfois sur les étals sous le nom de "brochets de mer ». Sa rencontre, au détour d’un cap ou d’une épave est toujours un instant inoubliable !
Daurade royale
Peu appréciée par les conchyliculteurs (si ce n'est grillée, accompagnée d'une rondelle de citron) car sa redoutable mâchoire vient à bout des coquillages les plus robustes... la daurade (ou "dorade", les deux orthographes sont acceptées!) est un poisson très recherché pour sa chair des plus délicate et savoureuse. Cette espèce de sparidé facilement identifiable à son "sourcil d'or" peut mesurer jusqu'à 70 cm à l'état sauvage et fréquente les fonds côtiers sableux ou mixtes ainsi que les étangs littoraux. Elle est d'abord mâle puis femelle vers l'âge de trois ans (protandrie) et se rencontre sur toutes les côtes française. Méfiante et furtive, hors espaces protégés, son regard lui donne un air sévère et préoccupé (probablement par le devenir de la Méditerranée!!)
Orphie / Aiguillette
L’Orphie ou Aiguillette passe la saison chaude près des côtes avant de regagner le large. C’est un prédateur de surface. Les jeunes peuvent former des grands bancs mais les adultes ne se regroupent qu’en groupes restreints. On le voit parfois faire des sauts hors de l’eau en surface lorsqu’il est chassé par une Liche ou une Bonite.
Ce poisson a des arrêtes vertes ! et une odeur très particulière lorsqu'il est cru mais sa chair est comestible et relativement savoureuse.
Rouget barbet
Le Rouget barbet de roche est un poisson benthique, c'est à dire vivant à proximité du fond. Il se rencontre sur des fonds rocheux, sableux ou vaseux. Sa coloration est très variable et il change de couleur brusquement lorsqu’il se sent menacé. Il trouve sa nourriture dans le sable à l’aide de ses deux barbillons. Il est souvent accompagné par une cohorte de poissons d’autres espèces qui profitent du fouissage du Rouget et récoltent quelques miettes de la pitance !
La chair du rouget est très appréciée depuis la plus haute Antiquité : on rapporte que, chez les Romains « un beau poisson valait plus cher que l'homme qui l'avait pêché ! »
Grondin perlon
Le grondin perlon est un poisson qui marche ! Il peut en effet se déplacer sur les fonds meubles grâce à ses nageoires pectorales dont les trois premiers rayons modifiés lui servent de pattes. Mais ses particularités ne s’arrêtent pas là : il donne aussi l’impression de « voler », lorsqu’il est mis en fuite, avec ses nageoires déployées comme des ailes, bordées , de surcroît, d’un joli bleu vif.
En outre, ce poisson , décidément très original, émet parfois de bruits sourds, sortes de grondements, qui lui ont donné son nom commun.
Triptérygion nain
Le Triptérygion nain est un poisson qui mesure jusqu'à 5 cm de long. Il possède trois nageoires dorsales (Tri = trois ; Pteros = ailes). Le mâle très coloré fait la parade à l’approche d’une femelle, sa tête devient entièrement noire en période de reproduction. Durant cette période, le mâle se choisit un territoire qu'il défend et sur lequel il surveille la ponte jusqu'à l'éclosion. Il nage par saccades sur les tombants ombragés des petits fonds et se nourrit de petits crustacés.
Poisson perroquet
Le poisson perroquet de Méditerranée n’a rien à envier à ses cousins tropicaux ! Il est surtout fréquent à l’est de la Méditerranée pour l’instant mais le réchauffement climatique pourrait bien le rapprocher de nos côtes. Il vit en petits groupes sur des fonds couverts de végétaux dont il se nourrit mais il mange aussi des petits crustacés ou mollusques benthiques. Chose rare dans le règne animal, chez cette espèce, la femelle est plus colorée que le mâle.
La tache noire sur l’opercule branchial du mâle apparaît quand celui-ci est en parade ou en colère !
Loup / Bar
Le loup de Méditerranée est appelé « Bar » en Atlantique ou pourquoi pas « loubard » pour les plus consensuels. Il en a d’ailleurs le comportement : en effet il est parfois solitaire (vieux loups) et souvent grégaire (jeunes loups). Très curieux et opportuniste, il chasse jusque dans les eaux saumâtres et troubles et a une préférence pour les eaux superficielles agitées. Sa chair est l’une des plus fines qui soit ce qui lui vaut malheureusement d’être devenu très rare à l’état sauvage sur les côtes de Méditerranée. Sa rencontre au crépuscule, au détour d’un bloc rocheux est un instant magique !
Des études génétiques récentes tendent à prouver que le loup et le bar sont en fait 2 espèces différentes mais le bar plus "Atlantique" fréquente quand même la Méditerranée occidentale, donc : pas de jaloux!
Crénilabre paon
Le crénilabre paon est un beau poisson d’herbier et de fonds sablo-rocheux. Le mâle est plus grand et plus coloré que la femelle. La vie des labres - groupe de poissons bien représenté en Méditerranée - a été étudiée par les éthologues et a révélé des comportements sexuels très élaborés. Chez les crénilabres, il y a selon les mâles différentes stratégies adoptées pour féconder les œufs déposés sur le fond par la femelle. C’est en général un grand mâle qui fraie avec la femelle avant de d’abandonner le « nid » (très sommaire pour cette espèce) non sans avoir mangé les œufs parfois fécondés par un plus petit. Ce dernier assurera néanmoins la surveillance et l’oxygénation des œufs dans l’espoir, peu probable, de transmettre ses gênes !
En plongée, le crénilabre paon est facile à reconnaître et à observé car il est parfois couché sur le flan pour se reposer ou en position verticale en pleine eau pour se faire nettoyer par une autre espèce de labre « déparasiteur ».
Corb
Le corb ou corbeau est un magnifique poisson qui vit en petits bancs de quelques individus. Il est sciaphile (c’est à dire qu’il recherche l’ombre) d’où son nom latin. En effet, le corb est carnivore et se nourrit plutôt la nuit. Le jour il reste à l’entrée des grottes ou des excavations. Ce poisson est capable d’émettre des grondements ou « croassements » (d’où son nom vernaculaire) en faisant vibrer sa vessie natatoire.
Hippocampe
L’hippocampe vit dans les herbiers de posidonies (plante verte typique des petits fonds de Méditerranée) ou parmi les algues où il « aspire » le zooplancton (petits crustacés nageurs…) avec sa petite bouche pour se nourrir. Piètre nageur, il s’accroche parfois avec sa queue à un support fixe, notamment pour « accoucher » et phénomène rarissime, c’est le mâle qui met les petits au monde ! En effet, c’est lui qui porte les oeufs et les expulse de sa poche incubatrice au bout de 4 ou 5 semaines sous forme de petits alevins identiques à l’adulte !
Il existe en fait plusieurs espèces d’hippocampes en Méditerranée, au moins deux, peut-être plus mais ces espèces sont très mal connues et pourtant déjà très menacées…
Petite roussette
La petite Roussette est l’une des deux espèces du genre vivant en Méditerranée. Poisson vivant sur le fond, elle est active la nuit et se repose le jour, sur le sable le plus souvent. Elle appartient au groupe des requins (sélaciens) qui sont les poissons à squelette cartilagineux, par opposition à tous les autres qui ont un squelette osseux. C’est un poisson ovipare, ses œufs, protégés par une capsule cornée rectangulaire, s’observent parfois en plongée sur les gorgones sur lesquelles ils s’accrochent grâce à des filament flexibles. La chair de la Roussette est très appréciée : elle est commercialisée sous le nom de « Saumonette ».
Chapon
Ce poisson de la famille des rascasses (Scorpaenidés = poissons "scorpion" : en effet leurs rayons de nageoires piquent sans être venimeux pour ces espèces méditerranéennes !) est très facile à approcher, lorsqu'on l'a repéré, car il mise tout sur le camouflage pour passer inaperçu. Il imite à la perfection les fonds à coralligène où il vit. On le distingue de ses cousines rascasses par sa taille plus imposante et par des expansions de peau sous sa grande bouche supère (dirigée vers le haut ! )
Pour le reconnaître : Chapon, poil au menton!
Il chasse à l'affût (vers, poissons...) posé sur le fond en se fondant totalement dans le paysage. Sa livrée peut aller du blanc-jaune au rouge-rose en passant par toutes les nuances de marron-orangé. Sa chair, succulente, fait qu'il entre de manière indispensable dans la composition de la véritable bouillabaisse!
Grande vive
La grande Vive comme les quatre autres espèces de vives vit cachée enfouie dans le sable, depuis les eaux de surface jusqu'à de très grandes profondeurs à l'affût de petites proies qui passeraient à proximité. Les vives ne piquent que lorsqu’on leur marche dessus ! c'est plutôt la petite vive (T. vipera) très venimeuse, qui vous a laissé des souvenirs impérissables sous les pieds. Le « dard » est situé sur la plus grande épine de la nageoire dorsale près de la tête. Le venin de la vive est rendu inoffensif à 60 degrés – Immédiatement après une piqûre, appuyer le pied piqué sur le sable brûlant ou approcher une source de chaleur près de la piqûre réduit considérablement l’effet du venin !
La chair de la vive est comestible et savoureuse!