Poisson
« Poisson » a longtemps désigné tous les animaux aquatiques (y compris les cétacés et les grenouilles !). De nos jours, les zoologistes utilisent ce mot à des fins essentiellement pratiques. C’est l’un des cinq groupes de vertébrés (les 4 autres étant les reptiles, les oiseaux, les batraciens et les mammifères).
Le terme Poisson permet de réunir des espèces animales voisines par leur aspect général et leur mode de vie :
C’est un animal aquatique vertébré à peau non cornée, à température variable et à respiration généralement branchiale, pourvu de nageoires et possédant généralement une vessie natatoire, présentant souvent un corps fusiforme et couvert d'écailles, qui se reproduit selon le mode ovipare ou vivipare.
Avec 25 000 espèces, les poissons représentent la moitié des espèces de Vertébrés.
On le sait, le poisson est sain. Nous en mangeons deux fois plus qu’en 1995, soit 16,3 kilos par habitant par an. Depuis 2002, l’humanité en consomme 84 millions de tonnes par an contre 20 millions en 1950.*
* Source FAO 2009
Biodiversité
La diversité biologique ou biodiversité, représente l'ensemble des espèces vivantes présentes sur la Terre (plantes, animaux, micro-organismes, etc.), les communautés formées par ces espèces et les habitats dans lesquels ils vivent.
De façon spécifique, le terme «biodiversité» signifie la variété à trois niveaux :
· la diversité génétique au sein des espèces
· la diversité des espèces
· la diversité des écosystèmes.
La mer
· les mers et océans couvrent les trois-quarts de la planète.
· Ils abritent une faune et une flore d’une très grande diversité allant du plancton microscopique au plus grand mammifère, la baleine bleue (30 m, 190 tonnes)
· Les océans recèlent des ressources vitales (les ressources aquatiques fournissent environ un quart de l’approvisionnement mondial en protéines animales) et fournit des services écologiques indispensables aux communautés vivantes sur terre, tels que la régulation du climat, des cycles biochimiques ou la production d’oxygène (70% de l’oxygène vient du phytoplancton).
· L’océan est également le plus grand réservoir de chaleur de la planète. 30 % de l’énergie stockée est restituée à l’atmosphère par évaporation sous forme de chaleur latente pour former les nuages. Les pôles également jouent un rôle fondamental dans la situation géoclimatique de la « planète bleue ».
En Europe la mer fait vivre environ 4 millions de personnes !
Globalement, 1 espèce de poisson sur 3 est menacée d’extinction et la moitié parvient tout juste à se renouveler. 7% des espèces marines ont disparu depuis 1950. 29% des 600 espèces pêchées dans le monde sont en voie d’extinction totale : autrement dit, leur niveau est descendu à 10% de celui de 1950.
Exemples de quelques poissons gravement menacés :
L’anchois, le thon rouge de Méditerranée, la lotte (baudroie) Atlantique, le Lieu, le colin d’Alaska, Le cabillaud, L’espadon, Le Haddock, le Merlu, le Carrelé (plie), le flétan…*
* Source : Consoglobe 2008
Méditer… années
La Méditerranée représente près de 9% de la biodiversité marine mondiale alors que cette mer représente moins de 1% de la surface des mers du globe. Un quart de ses espèces sont endémiques c’est à dire qu’elles ne vivent qu’en Méditerranée.
La Méditerranée est menacée par l’impact de nombreuses activités humaines : pollutions, surpêche, techniques de pêche destructrices et changement climatique. Celles-ci dégradent régulièrement les richesses et trésors partagés entre les peuples du Bassin Méditerranéen.
Des études récentes ont montré un déclin important de nombreuses espèces de poissons à travers le monde, en particulier des grands prédateurs, par rapport à leur abondance avant l’avènement de la pêche industrielle. La Méditerranée n’échappe pas à cette tendance mondiale.
Des données de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) suggèrent que dans l’ensemble constitué par la Méditerranée et la mer Noire :
- 20% environ des ressources sont presque épuisées,
- 15% sont surexploités,
- 50% exploitées au maximum.
Par ailleurs, à ce jour, plus de 600 espèces exotiques ont été observées en mer Méditerranée, avec un taux d’introductions au plus haut dans les années 1970 et 1980. On estime qu’entre 2000 et 2005, une espèce étrangère a été introduite en Méditerranée toutes les quatre semaines.
Sources : FAO 2009
Sous l’eau la perte de biodiversité est encore moins visible que sur terre…
En 2003 la communauté Internationale s’était fixé l’objectif de mesurer le progrès accompli en matière de lutte contre la disparition des espèces et la dégradation des écosystèmes.
L’objectif avait été adopté par les Nations Unies et l’Union Européenne s’était engagée à « stopper l’érosion de la biodiversité à l’horizon 2010»
Constat des experts européens réunis à Athènes en avril dernier : « L’objectif 2010 ne sera pas atteint et la biodiversité européenne demeure très fortement menacée »
De 40 % à 70 % des espèces d'oiseaux et de 50 % à 85 % des habitats dans lesquels se déploient la faune et la flore européennes se trouvent ainsi dans "une situation de conservation critique",
selon les chiffres d'un rapport que l'AEE (Agence Européenne de l’Environnement) s'apprête à publier.
Grâce à quelques économistes ou certains politiques de renom, le changement climatique, désormais mesurable, s'est hissé au sommet de l'Agenda mondial alors que la crise de la biodiversité reste dans l'ombre. Et peu d'hommes politiques en ont saisi la gravité.
Certains phénomènes commencent à peine à frapper les esprits, tels l'effondrement des stocks de poissons comme le thon rouge de Méditerranée ou la morue d’Atlantique Nord ou encore la mortalité massive des abeilles.
"Le changement climatique et la perte de biodiversité sont intimement liés, ces deux crises doivent être traitées avec la même importance", ont plaidé les experts en biodiversité au dernier rendez-vous d’Athènes en avril 2009.
La nature n’a pas de prix ??? Aujourd’hui, si !
La plupart des services assurés par les écosystèmes ou les espèces sont aujourd'hui quasiment gratuits. Si bien que leur destruction n'a, en apparence, aucune incidence.
Dans le sillage de l'économiste britannique Nicholas Stern, qui a chiffré le coût du changement climatique pour l'économie mondiale, les Nations unies ont engagé un vaste travail d'évaluation monétaire des services rendus par la nature. L'objectif est d'intégrer cette valeur à toutes les équations économiques.
La France participe à l'exercice.
Le Conseil d'analyse stratégique (CAS) a publié, le 29 avril 2009, les premiers résultats de ses travaux. Le CAS, qui a étudié surtout les forêts, évalue à 970 euros en moyenne par hectare et par an la valeur liée au bois, en tenant compte des produits de cueillette mais aussi des fonctions de stockage du carbone, de recréation, etc.*
* Source : Le Monde 05-05-09
Dans les années 1990, des scientifiques marseillais avait déjà réussi a démontrer qu’un mérou mort (revendu à un restaurant pour être consommé par exemple !) est moins rentable qu’un mérou vivant (lequel, une fois protégé pourra être observé par des centaines de plongeurs en mal de sensations fortes).
Vous ne l’apprenez pas : Tout passe désormais par le porte-monnaie !
Jusqu’à quand pourrons-nous continuer de voir (gratuitement) des espèces sauvages de poissons extraordinaires dans leur milieu naturel ?
Chacun d’entre nous peut peser dans la balance en estimant par exemple chacune des conséquences de notre surconsommation, en boycottant certains produits « non éthiques » ou « non durables » ou tout simplement "pas logiques" en changeant d’habitudes face aux gestes quotidiens mais aussi en parlant, s’informant et en informant de manière scientifique et pédagogique citoyens, décideurs et politiques afin d’inverser la tendance…